« Les blousons noirs – Les rebelles sans cause. » Tel était le titre du documentaire diffusé sur France 3, le 6 juillet dernier, et réalisé par Alexia Sauvageon et Christophe Weber. Les journalistes sont revenus sur cette jeunesse anti-conformiste et turbulente des années 1950-1960 dont le symbole était le perfecto.
Documentaire « Les Blousons noirs – Les rebelles sans cause », de Alexia Sauvageon et Christophe Weber. Diffusé sur France 3, le 6 juillet 2015.
Le 6 juillet dernier, la chaîne France 3 remontait 50 ans en arrière, lorsque « le cuir, la violence et le rock’n’roll s’alliaient pour raconter une époque ». Alexia Sauvageon et Christophe Weber ont dédié un documentaire de 59 minutes aux blousons noirs, ces bandes de jeunes bagarreurs qui défrayaient les chroniques locales et nationales dans les années 1950-1960.
Culture américaine
Les journalistes reviennent sur les traces de ces « rebelles sans cause », qui ont grandi dans la France des Trente Glorieuses. Quinze ans après la Seconde Guerre mondiale, la France fait partie des cinq puissances mondiales, son économie est florissante et la démographie explose. Les baby-boomers nés après 1945 passent de l’enfance à l’adolescence. Ces jeunes n’ont pas connu l’occupation, ils affichent une insouciance et une fraîcheur qui détonent pour leurs aînés. Mais ils apparaissent également agités, effrontés, voire provocateurs.
Perfecto
Sous l’influence de la culture américaine, cette jeunesse écoute du rock’n’roll et fait rugir ses motos. Patrick, Gérard et Jean-Paul en font partie. Ils ont entre 15 et 16 ans lorsqu’ils rejoignent une bande, s’initient aux petits larcins, qu’ils commettent leurs premiers délits et commencent à flirter avec la délinquance juvénile. Nous sommes alors à la fin des années 1950. Dans le 15ème arrondissement de Paris, une centaine de jeunes adolescents se retrouvent au square Saint-Lambert armés de poings américains et de chaînes de vélo. Ils sont venus pour se battre, mais la police intervient et procède à une trentaine d’interpellations. Si le sang n’a pas coulé, les riverains sont terrorisés par la scène. France Soir se saisit de l’affaire et le terme « Blousons noirs » fait les gros titres pour la première fois.
Perfecto Schott en Agneau
Perfecto Schott en Agneau
Authentique perfecto en cuir femme
Authentique perfecto en cuir femme
Jusqu’en 1963, cette jeunesse désœuvrée qui rejette le modèle de ses aînés incarne la décadence des mœurs, mais aussi une « rébellion qui ne défend aucune cause ». À tel point que Maurice Papon, le préfet de Paris, propose d’interdire les concerts et le rock’n’roll dans la capitale. On parle d’« un péril jeune qui menace les fondements de l’ordre social ». Les idoles de l’époque sont Marlon Brando, acteur star de l’Équipée Sauvage, mais aussi l’adolescent révolté James Dean et pour les plus violents, les rockeurs torturés Vince Taylor et Gene Vincent. Tous arborent un jean retroussé sur des bottes, un ceinturon à grosse boucle et le célèbre perfecto.
Intemporel
Ce blouson indémodable devient dans les années 1960 « le symbole de tous les débordements de la jeunesse ». Au sein des bandes, celui qui le porte jouit d’une renommée incontestable. Aujourd’hui, s’il s’est assagi, le perfecto reste une pièce intemporelle de toutes les garde-robes. On le porte dans un style vintage avec un jean usé et un t-shirt imprimé ou pour un look plus sexy, avec une petite robe et des escarpins.
Côté homme, la marque Schott fabrique toujours le perfecto d’origine, avec sa coupe asymétrique, ses fermetures zippées et ses pressions au niveau du col. D’autres marques comme Oakwood ou Verazzano se sont inspirés de ce modèle pour proposer des pièces toujours plus raffinées et rebelles. Pour les femmes, que l’on opte pour le perfecto classique de la marque Schott, ou pour un modèle plus moderne dans les tons bleus/gris de la marque Oakwood, il y en a pour tous les goûts.